44e Régiment de Sapeurs Lanciers
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His name is Red (par Nade)

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Message par Gérard Bouchard Lun 14 Déc - 18:06

Welcome to Palouse Town
Habitants: 174... 173

Palouse Town, Arizona, la journée touchait à sa fin, dans le saloon, la faune locale s'était réunie afin de noyer sa médiocrité dans un alcool des plus immondes. Le piano mécanique jouait la même mélodie en boucle, quelques truands jouaient au poker, une main à la ceinture, prêts à déchaîner les enfers, des filles de petite vertu emmenaient mineurs et chasseurs de prime dans de petites chambres sordides.
C'est dans ce lieu atypique que s'était retrouvé Mitch "Red" Erikson. Assit seul à une petite table il observait l'assistance. Il portait une longue veste et un Stetson noirs. Tout en mâchonnant un mégot de cigarette, il caressait la crosse du colt pendu à sa ceinture. Alors qu'il avait fixé un homme un peu trop longtemps, ce dernier se leva de sa chaise et se dirigea vers Mitch :

- C'est quoi ton problème Gringo, tu cherches les emmerdes ? dit-il en plantant son poignard dans la table, devant Mitch.

- Et toi le Chicano ? M'oblige pas à perdre mon calme...

*clic*

- Tu vas regretter ton arrogance cow-boy !

Les portes à battant du saloon s’ouvrirent avec fracas :

- Tout le monde va garder son calme, vous allez poser le cul sur vos chaises, garder vos flingues à la ceinture et la langue dans votre putain de bouche, sinon je vous flingue ! Dit le nouveau venu.

- Ecoute Billy, dit le Mexicain, ce mec me parait louche, j'ai juste voulu m'assurer que...

- Ferme la Antonio, je te jure, si le moindre mot sort encore de ta bouche de Mexicain j'accroche tes couilles au mur. T'es qui cow-boy ? Je t'ai jamais vu ici...

- Et toi ? dit Red

- Billy Willis, Marshall des Etats Unis d'Amérique, protecteur et garant de la loi dans cette charmante bourgade !

- Mitch Eriksen, mais on m'appelle "Red"

A ces mots, la mine de Billy devint grave, il tira une chaise et s'assit en face de Mitch, se pencha vers lui, et lui dit à voix basse :

- Ecoute moi bien, je sais qui t'es, je sais pas pourquoi ou pour qui tu es là, mais je veux pas le savoir. Le vieux Buck et moi on en a rien à foutre de tes histoires, tu viendras pas foutre la merde à Palouse Town. Retrouve moi dans 10 minutes au bureau du Sheriff, et d'ici là, pas de connerie. J'aurais aucun scrupule à te descendre.

Il se leva, et disparu hors du saloon.



10 minutes plus tard, Red passa la porte du bureau du Sheriff. Billy Willis, chapeau blanc vissé sur la tête et manteau rouge sur les épaules nettoyait son Colt Army. Cette arme était ce qu'il avait de plus cher. Grâce à elle, il avait gagné le surnom de "Wild Gun" sur les champs de bataille de la Guerre Civile. "Chacune des balle sortie de ce revolver a fini dans un crâne de Yankee" disait-il à qui voulait l'entendre, et personne n'avait jamais cherché à le contredire. Et surtout pas John, son frère. Âgé de 3 ans de moins que Billy, John "Colt" Willis avait suivi son frère partout, il l'avait d'ailleurs suivi à Palouse Town ou il l'assistant dans sa tâche.
John lisait le journal quand Red entra.


- Assieds-toi, lâcha sèchement Billy. Alors, que nous vaut l'honneur de ta visite... Red !

John baissa son journal, observant la scène par dessus les pages.

- Les affaires, Marshall, vous savez ce que c'est...

- Ouais, mais c'est pas pour autant que je vais te laisser foutre le bordel ici Red.

- Oh allez Billy, je dois te rafraîchir la mémoire ? Qu'est devenu "Wild Gun" ? Souviens toi pourquoi t'es venu à Palouse Town la première fois...

- C'est pas la question Red, ça fait 7 ans que j'ai lâché, je fais la loi d'une manière un peu plus posée maintenant.

- De quoi tu parles Billy ? Demande discrètement John. Tu connais Red ? le grand Red ?

- Ouais je le connais... et puis t'occupes pas de ça Johnny. Reprenons Red, qu'est ce que tu fous là ?

- Tu connais Ray Marlow ?

- Ouais, je le connais même plutôt bien, enfin...

- Y'a $750 sur sa tête.

- 750 ? Les affaires vont mal à ce point Red ? Et puis la question se pose même pas, le vieux Ray a eu la mauvaise idée de nous faire chier récemment.

- Et ?

- Il gigote au bout d'une corde, suffit juste que le vent soit assez fort.

- Putain, tu fais chier Billy !

- Calme toi mon grand, je fais que mon boulot !

- Ah ouais ? Et récupérer des pots de vin pour protéger tous ces criminels c'est ton boulot ? Il dirait quoi Buck si il l'apprenait ?

- Il t'enverrait te faire foutre Red, tu crois qu'on survit comment ici ? Si ces mecs savaient pas qu'on les tient par les burnes ils nous crameraient la ville. On en descend un de temps en temps, ca arrondit les fins de mois et les autres se tiennent à carreau.

- T'es resté le même enfoiré depuis tout se temps... C'est pas pour me déplaire.

- Et qu'est ce que devient le grand "Red" Erikson ?

- le grand "Red" Erikson, il est dans une belle merde. Le gang Threefingers a pas apprécié que je descende leur boss. Ca m'a rapporté $2500 mais j'ai maintenant 15 nègres qui veulent ma peau. Ces enfoirés d'esclaves me pourrissent la vie, j'essaye de me faire discret, je prend que de petits "clients" comme notre ami Ray...

- Je vois, ils plaisantent pas les Threefingers, ces esclaves évadés en veulent au monde entier. Y'a pas un mois de ça, ils avaient des comptes à régler avec un Chicano local, il nous a fallu 3 jours pour tout nettoyer.

- Faut que je les finisse Billy, maintenant c'est eux ou moi.

- Ok, mais pourquoi tu me dis ça Red ?

- Parce que t'es l'un des meilleur tireur dans tout ce putain de désert. Et que t'as une certaine expérience quand il s'agit d'échanger des cadavres de criminels contre du pognon. Quoi qu'aujourd'hui tu fasses plus éleveur que chasseur...

- Tu veux que je vienne avec toi ? Pour régler tes emmerdes ?

- Tu me dois 750 billets...

- Tu veux que je quitte ma vie de rêve à Palouse Town pour venir me faire plomber le cul par un gang de noirs ?

- Alors ?

- Johnny ! Va me chercher quelques bouteilles au saloon, on part en voyage !

- Attends, j'ai jamais dit que le gamin venait !

- Tu changeras d'avis quand tu l'auras vu avec une winchester dans les mains, ce gamin collerait une balle droit dans le trou du cul d'un vautour en vol à plus de 900 pieds.

- Si tu le dis. Alors, tu marches ?

- On dirait bien que les affaires reprennent Red.

- Je suis heureux de te l'entendre dire.

Partie 2


https://www.youtube.com/watch?v=fWsc-ITr4eM

Les chevaux soulevaient un imposant nuage de poussière sur leur passage. Le soleil couchant, énorme disque rouge s'enfonçant dans l'horizon, faisait apparaître des ombres démesurées sur le sol désertique. Coyotes et loups commençaient leur concert nocturne, au loin, on entendait le bruit d'un train, l'épais panache de fumée qu'il laissait échapper le faisait repérer à des kilomètres à la ronde, une aubaine pour toute la vermine armée jusqu'aux dents qui se tapissait là, dans ce désert, prête à bondir sur la première diligence.

La bande s'était arrêtée pour camper dans un petit canyon. Le feu crépitait, projetant des silhouettes partout sur les parois rocheuses. On se serait cru dans un de ces théâtre chinois comme il en apparaissait partout.

Red posa son assiette vide sur le sol et, se dirigeant vers John et Billy, sorti un papier de sa poche:

- Romy Schwarzenberg, dit "Le Banquier", racket, extorsion, vol.

- Combien, dit Billy en s'allumant une cigarette ?

- 500.

- C'est pas énorme, répondit John.

- Va falloir t'en contenter pour l'instant, lui répondit Red.

- Et où se cache ce mec ?

- Tucson...




Tucson était une ville de taille moyenne, des bâtiments en bois s'alignaient de part et d'autre d'une rue principale, parmi ces bâtiments, un saloon, un barbier... et une banque. C'est pour cette banque que Tucson était connue, et aussi pour la corruption des forces de l'ordre locales. Il faut dire que Schwarzenberg pesait lourd, dans les deux sens du terme. Il dépensait une fortune pour faire taire le sheriff et ses adjoints. Ses hommes de main s'occupaient du reste. Il régnait en maître sur la ville et son argent suffisait à garder la justice loin de lui.

Red et les frères Willis s'étaient dirigé vers le saloon, en quête d'informations. Les voyant s'installer, 2 hommes échangèrent quelques mots:

- Va chercher Romy, on risque d'avoir besoin de lui.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

- Je crois bien que c'est Red.

- Red ? Nom de Dieu !

Il sorti d'un pas précipité. Ayant senti ce qu'il se passait, Red se leva et le suivi dehors. Après avoir tourné plusieurs minutes dans les petites ruelles, il perdit sa trace, et se décida à retourner au saloon.






https://www.youtube.com/watch?v=m6BQKFs3-VM


- Red Erikson, le grand Red se déplace pour moi ? Quel honneur.

Le gros homme était entouré de 4 gorilles, tous armés. Ils se tenaient face à Red, dans l'avenue principale.

- On t'a pas dit que j'étais intouchable ? Même par toi ? Tu t'attendais à quoi en venant ici ?

- C'est courageux de ta part de t'être montré Romy. Romy c'est ça ? Je le prononce bien ?

- Te fous pas de ma gueule Red. Tu sais qu'il y a pas mal de monde qui paierait pour te voir mort ? T'es pas vraiment populaire en ce moment.

- Il parait, mais le cercle de mes ennemis se réduit de jour en jour, j'y travaille dur.

- Je suis mort de rire Red, ta grande gueule en amuse peut être certains, mais moi ça me gonfle plus qu'autre chose. Occupez vous de lui ! Hurla-t-il à ses hommes.

A ce moment précis, 4 coups de feu retentirent, et les 4 hommes de mains s'écroulèrent au sol. Romy essaya d'attraper son arme, mais une balle lui arracha le nez. Hurlant de douleur, il interrompit son mouvement quelques instants, avant de refaire une tentative. Sortant du saloon, son colt fumant dans la main droite et un verre de whisky dans l'autre, Billy Willis s'adressa à lui :

- A ta place je ferais pas ça Romy, tu vois le mec là bas ? Il désigna son frère, perché sur le balcon d'un petit immeuble.
Si tu bouges encore il pourrait bien paniquer et tirer une autre balle, et il y a fort à parier qu'un autre de tes appendice soit arraché par celle-ci. Avoues que ça serait dommage, quoique je vois mal à quoi ca peut bien te servir. Dit il avec un air dégoûté.

- Espèce d'enculé Red, tu vas me le payer !

- Franchement Romy, dit Red, t'es dégueulasse, regarde ça, tu m'en a foutu partout ! C'est quoi ça ? De la morve ? Je devrais te flinguer pour ça ! Mais aujourd'hui j'ai décidé d'être gentil, petit veinard. Y'a 500$ sur toi, mort ou vif.

- 500, ça fait pas cher le kilo de merde si vous voulez mon avis, dit Billy avant de finir son verre.

- Je disais donc que j'ai pas encore décidé si j'allais de donner mort... ou vif. A combien t'estimes ta vie Romy ?

- Je vais te buter Red, et vous aussi les 2 cowboys ! C'est ma ville ici, ma putain de ville, à moi !

- T'as peut-être pas bien entendu, reprit Red en posant le canon de son arme sur le front du Banquier. Combien vaut ta petite vie de merde ? 1000, 2000$ ? Plus, moins ? Je t'assures qu'elle vaudra au moins le prix de la balle qui va t'éclater la tête si tu fais pas monter les enchères très vite !

- Dans mon portefeuille, là, dans ma poche bordel, y'a 1700$, je t'en pries, prends les, mais me butes pas.

- Avec tout ce pognon t'aurais au moins pu investir dans une paire de couille Romy. Allez Billy, embarque le.

- Eh, oh ! Je suis pas ta boniche moi, je fais ça pour te rendre service, je vais pas trimbaler ce gros dégueulasse dans toute la ville, on lui a pas coupé les jambes, il peut encore traîner son gras jusqu'au sheriff.

- Tu ferais bien te de bouger Romy, mon copain plaisante pas, figure toi qu'il est Marshall, et...

- Des Etats Unis d'Amérique, bordel, l'interrompit Billy. Marshall des Etats Unis d'Amérique. Marshall c'est juste un putain de prénom, est-ce que je m'appelle Marshall ? Non ! C'est pas compliqué à retenir nom d'un chien !

- Bon, Monsieur le Marshall des Etats Unis d'Amérique a la détente facile, et ton gros bide représente une cible facile. Alors si je peux te donner un conseil, ça serait de bouger ton gras d'ici.

Romy se dirigea vers le bureau du sheriff en gémissant et en laissant derrière lui un filet de sang épais. Red, John et Billy le suivaient de près. Ils entrèrent tous les 4 dans le bureau du sheriff. Celui ci, qui avait toujours protégé Romy et sa bande ne savait pas comment réagir. John prit la parole :

- Excusez moi, euh, mon frère et moi on est Marshall et euh... Marshall des Etats Unis d'Amérique, et avec l'aide de Mitch Erikson on vous apporte de criminel recherché par la justice.

- Johnny, coupa Billy.

- Oui ?

- Regarde, je vais te montrer comment t'y prendre. Je suis Billy Willis, Marshall des Etats Unis d'Amérique, voilà mon frère, John Willis, et Red, chasseur de prime. Il y a 500 dollars sur la tête de cet homme, mort ou vif, on a appris que c'était un ami à vous, on vous le amène donc entier, enfin presque.

Il fit un clin d'oeil à John, s'appuya sur le bureau et se pencha vers le Sheriff:

- Maintenant écoutez moi bien sheriff. Votre putain de cirque, ça s’arrête là, je connais votre petit manège, on va repasser vous voir, et si ce guignol fait encore gigoter sa graisse dans les rues à ce moment là, je jure que... On lui jure quoi Johnny ?

- On jure que vous regretterez le jour ou vous avez foutu les pieds sur cette terre, et encore plus celui ou vous avez décidé d'aider ce youpin... ca va ?

- Ouais, c'est parfait, mais évite de dire youpin, c'est pas très gentil. Tu nous as compris fumier ?

- Ouais, dit le sheriff en baissant les yeux, je vous ai compris.

- Parfait, je vois qu'on a trouvé un terrain d'entente. Bon, moi je vais finir d'enquêter au saloon, Johnny, récupère l'argent, tu l'as bien mérité. Tu viens Red ? Faut qu'on cause.

- J'arrive. Ah, sheriff, une dernière chose, faut nettoyer votre ville, c'est dégueulasse, les gens laissent traîner leur cadavres n'importe ou, ça donne pas une bonne image. Sur ce, bonne fin de journée



Le soleil était haut dans le ciel, les vautours arrivaient petit à petit pour se repaître des cadavres encore chauds, les badauds se risquaient dehors. La vie reprenait son cours normal, 4 cadavres au milieu d'une rue ? Bah, on avait déjà vu pire...

Partie 3


Le groupe avait décidé de rester une nuit en ville. Ils reprendraient la route au levé du jour. Red dormait déjà à poings fermés.

- J'aimerais te demander un truc Billy, dit John à mi-voix.

- Vas-y, lui répondit Billy sans quitter des yeux son arme, qu'il était en train de nettoyer.

- Tu m'as jamais rien dit de tout ce que tu faisais "avant". Là, j'apprends que tu connais Red Erikson, t'as pas l'air inconnu de tout le monde. Je voudrais que tu me racontes.

- C'est une longue histoire tu sais, t'es prêt à m'écouter et à la fermer pendant tout le temps qu'il faudra ?

- Prêt, répondit John avec un léger hochement de tête.

- Ok, pour ça, il faut remonter bien des années en arrière, en 1861.
Comme des centaines de milliers d'autres, j'avais prit les armes pour défendre le Sud. On en avait rien à foutre des esclaves, de la politique, on voulait défendre nos maisons. Enfin, ça tu l'as connu aussi, on y est tous passé...


https://www.youtube.com/watch?v=LArGlfEVYqM

Le camp grouillait, des centaines d'hommes s'affairaient, on transportait armes, munitions et uniformes d'un bout à l'autre du bivouac. Le Colonel des 4th Louisiana Cavalry avait fait mander 2 hommes dans sa tente.

- Erikson et Willis, c'est ça ?

- Oui mon Colonel.

- La dernière paire d'éclaireurs qu'on a envoyé n'est jamais revenue, il nous faut quelqu'un pour faire son travail, et éventuellement retrouver ces 2 là. Il faut que vous fassiez un tour dans ce coin là, dit il en traçant un cercle sur sa carte. La forêt est assez dense, alors laissez les chevaux, vous en aurez pas besoin.

- A vos ordres.


Ils se mirent en route, et après 40 minutes de marche, il pénétrèrent dans la forêt. Les grands arbres laissaient filtrer quelques rares rayons de lumière, sur le sol, un tapis de feuilles et de branchages craquait à chacun de leurs pas.

- Il s'attendent à quoi, rouspéta Billy. Ils pensent qu'on va tomber sur Grant en train de pique niquer ?

- Parle moins fort, peut être que Grant est pas amateur de repas en plein air, mais d'autres Nordistes le sont peut-être.

- Je suis pas d'humeur aujourd'hui, vaudrait mieux pour eux qu'ils se soient décidé à manger une soupe chez leur mère.

- On verra ça. En attendant, concentre toi sur la mission.

- Bouge plus, dit Billy en posant un genoux à terre.

- Qu'est ce qu'il y a, répondit Mitch en l'imitant.

- Je crois que j'ai trouvé la première patrouille.

Les corps de 2 hommes gisaient dans des mares de sang, leurs vêtements et leur chair lacérés.

- Bon sang, dit Mitch, c'est des Nordistes qui leur ont fait ça ?

- Non, je dirais plutôt des loups. En tout cas ça y ressemble.

Mitch s'était penché sur les cadavres :

- L'avantage des loups, c'est que ca pique par les armes et les munitions. Tiens, attrape ça.

Il lança un revolver à Billy

- T'as vu ce flingue ? Un Colt Army, pourquoi tu le gardes pas pour toi ?

- J'ai une arme de poing, toi, non, alors prends celle ci, et t'as de la chance, elle est chargée, 6 coups prêts à être tirés.

- Merci.

Billy glissa l'arme dans son dos, coincée dans sa ceinture.

- Allez, dit Mitch en se relevant, on est repartit.


Ils n'avaient pas repris la marche depuis 10 minutes quand un groupe de 6 Nordistes sorti des fourrés, face à eux.

- Posez vos armes, hurla le plus petit, mais plus gradé, des 6. Et reculez, mains en l'air enfoirés.

Billy et Mitch jetèrent leur Carabine au sol, Mitch y jeta également son revolver.

- Ok, maintenant reculez vous, dos à l'arbre.

Le soldat les menaçait de son fusils tandis qu'ils s’exécutaient.
En s'appuyant contre l'arbre, Billy senti la crosse du Colt, pressée contre sa colonne vertébrale. Il lança un bref regard à Mitch qui comprit tout de suite.
Cette scène, il l'avait revécue des dizaines de fois. A chaque fois, il revoyait le moindre de ses gestes. Son bras qui descendait. Sa main, glissant lentement le long de son dos. Son pouce, tirant le chien, tandis qu'il empoignait l'arme et la tirant hors de sa ceinture. Son bras qui se dépliait devant lui, son index prêt... 1 coup, 2 coups, 3 coups, l'ennemi riposte, 4 coups, 5 coups, puis un dernier.
Il lâcha l'arme, se laissa glisser le long de l'arbre, prit une longue inspiration et soupira longuement. A quelques mètres de lui, 6 cadavres. Des filets de sang coulaient le long de sa joue... Ce jour là il avait eu de la chance...

Mitch fit quelques pas, puis s'étend assuré que tous les Unionistes étaient morts, se retourna vers Billy :

- Jolis tirs, je t'en doit une l'ami. Au fait, on a pas été présentés. Je suis Mitch Erikson, mais on m'appelle Red.

- Billy Willis, et on m'appelle, bin euh... on m'appelle pas, répondit Billy, fixant l'arme encore fumante posée à côté de lui.

- Je crois que je te dois la vie, à toi et à ton arme... Wild Gun.



https://www.youtube.com/watch?v=CpZjvbSC9_M

- Après ça, on a fait toute la guerre ensemble, inséparables. Très vite on s'est retrouvés affectés à des missions "spéciales". Ils appelaient ça des missions de récupération. En fait, il s'agissait juste de chasse aux déserteurs. Tu vois, quand 3 mecs d'un régiment se font la malle et qu'on les ramène à leurs copains, raids comme des planches, ca coupe l'envie aux autres de voir du pays. La guerre crée des tueurs, on en était devenu les meilleurs.

Mais ca a pas duré éternellement, après Appomattox on s'est retrouvé au chômage. Alors qu'est ce qu'on a fait ? On a continué à faire ce qu'on savait faire, tuer des gens, contre de l'argent.
J'ai fini par me retrouver à Palouse Town, tu le sais, t'étais avec moi. Seulement, ce que tu sais pas, c'est que j'y étais pour un contrat. Red était occupé par autre chose, j'en ai profité pour me faire les dents sur du petit gibier.
Pour une poignée de dollars, j'avais décidé d'aller chercher le vieux Buck.
Il avait quelques emmerdes avec la justice. Je suis allé le trouver et il m'a dit "Ecoute gamin, ici c'est l'enfer, j'ai 3 criminels qui se ramènent par jour. Tout ce qu'ils veulent c'est qu'on leur foute la paix, alors je les laisse peinard, et ils me laissent peinard. J'en ai rien à foutre de ce que pense le juge, qu'il vienne et on verra ce qu'il dira"
Il continue son blabla, et il fini par me sortir "Ecoute, mon adjoint s'est fait descendre, le poste est libre. Tu bosses pour moi, je te file de l'argent et je t'offre une vie pas trop chiante. En échange, tu gardes tes copains chasseurs de primes loin d'ici".
J'avais envie de me poser, j'avais passé pas loin de 7 ans à flinguer des types, alors je lui ai dit "Ok, ça roule, mais maintenant ça va être un peu plus musclé par ici. Tant qu'ils se tiendront à carreau, tes potes auront rien à craindre, mais au moindre regard de travers, au moindre faux pas, je liquide. Et mon frangin marche avec moi. C'est d'accord ? Je pense pas que t'aies le choix"
Et voilà, la suite tu la connais. Pendant qu'on faisait nos affaires à Palouse Town, Red faisait les siennes ailleurs, gagnant au passage le titre de 'Plus grand des Chasseurs de Prime".

Voilà, tu as tout ce que tu voulais ?

- Ouais, merci. Juste une chose, d'ou lui vient ce surnom, Red ?

- Ma mère était une Apache.
Red s'était redressé sur son lit, il fit un clin d'oeil à John, puis adressa un signe de tête à Billy avant de se recoucher.

Partie 4


https://www.youtube.com/watch?v=ApvcWAPmDhM&list=PL4C238564AF4F3175

- T'es sûr qu'il est là ? Questionna John, en poussant la porte du saloon.

- Aucun doute, lui répondit Red. Pour l'instant, on va y aller doucement, on se pose et on observe.

- J'espère que tu sais ce que tu fais...

Quand ils entrèrent dans le saloon, tous les regards se tournèrent vers eux, la vie se figea une seconde, mais reprit son cours immédiatement. Tandis que Red et John s'asseyaient à une table, Billy se dirigea vers le bar, d'ou il revint une bouteille de Whisky et 3 verres à la main.

- Bordel, dit-il en se laissant tomber sur une chaise, j'ai jamais vu un saloon aussi crade, pourtant j'en ai vu des troquets, des maisons de passe et des relais. Mais alors ça...

- Évite de nous faire remarquer, j'ai pas envie de me frotter à la faune locale, lui glissa John. Bon, Red, c'est quoi le plan.

- Le plan, c'est qu'on attend, j'ai pas envie de foutre la merde pour rien.

- Ça nous ressemble pas, dit Billy avec un grand sourire.

- Permet mois d'en douter. Voilà ce qu'on va faire, on va attendre que l'endroit se vide un peu, et on fait ce qu'on a à faire.


Les heures passaient et le saloon, tout comme la bouteille de whisky, se vidait. Alors qu'il ne restait plus dans la pièce qu'une demi douzaine de Mexicains occupés à manger un ragoût verdâtre, Red et les Willis se dirigèrent vers le bar.
Red se planta devant le patron et, glissant le mandat d'arrêt à son nom sur le comptoir, lui dit:

- Alors, on est gentil ou on est pas gentil ?

- Ecoute moi bien salopard, lui siffla le tenancier, t'es pas le premier à venir chercher les embrouilles. Ici, rien ne peut m'arriver, je suis intouchable, j'ai des hommes prêts à prendre des coups pour moi, et c'est pas 3 guignols qui vont...

- Tu va la fermer oui ? le coupa Red

Il lui attrapa la tête et la frappa violemment sur le comptoir. L'homme fut assommé sur le coup. Témoins de la scène, les Mexicains se levèrent, apparemment prêts à prendre des coups pour leur chef.

- Red, lança Billy, essayes de réveiller notre ami, Johnny et moi on s'en occupe, on a besoin d'un peu d'exercice.

https://www.youtube.com/watch?v=pO8U5Zi56Nc

Ils sortirent tous deux de leur poche un poing américain en acier, tacheté de quelques restes de sangs séché. Les Mexicains, intrigués par l'objet se questionnaient du regard.

- Alors les kids, on en fait pas des comme ça à Tijuana ? Approchez vos miches bande d'enfoirés, leur lança un Billy éméché en faisant tournoyer ses poings devant lui.

Les hommes de mains se précipitèrent sur eux. En voyant 1 des Mexicains se jeter sur lui, John mit un coup de pied dans une table qui alla le faucher dans sa course. Il prit son élan, et, prenant appui sur la table, se jeta sur un second Mexicain qu'il mit au sol d'un coup de poing au milieu du visage.

A quelques mètres de là, Billy, qui venait tout juste de fracasser une chaise sur un de ses opposants, faisait tout son possible pour éviter les bouteilles et le mobilier que lui lançaient les 2 autres.

- Sauvages ! Hurla-t-il, vous êtes en train de foutre en l'air un whisky que je comptais boire, vous allez me le payer !

Il se rua sur ses adversaires, enfonça son poing dans le ventre du premier, attrapa la tête de l'autre de la main gauche et la fracassa contre une table.
Tandis qu'il rouait de coups celui qui était encore conscient, un des opposants de John se remit sur ses pieds et se dirigea vers lui en titubant, un poignard à la main. John témoin de la scène se mit à courir et percuta de plein fouet l'homme, le met au sol d'un violent coup d'épaule dans le dos. Il saisit le couteau et s'en servit pour "clouer" la main de l'homme au sol.
Un autre des mexicains s'était péniblement relevé. Les 2 frères échangèrent un regard, se jetèrent sur lui. Tous trois passèrent à travers la vitre, tous droit dans l'abreuvoir à chevaux posée devant l'établissement.

Red venait de réveiller le tenancier en lui donnant de petites claques sur le visage. Il se tourna vers les frères Willis. Ils étaient trempés, Billy saignait du nez et avait une plaie à la pommette gauche, John avait l'arcade droite ouverte et se massait la main droite. Tous deux arboraient un grand sourire.

https://www.youtube.com/watch?v=mpK-9JmiMmE&list=PL4C238564AF4F3175

- Vous avez foutu un beau bordel les gars, je crois que notre copain va pas être content. Hein que tu vas pas être content ? dit il au barman en le redressant.

- Alors, il raconte quoi notre copain, lui dit Billy, en cherchant une bouteille épargnée par l'ouragan qui venait de balayer le saloon.

- Pas grand chose. Je vais te reposer la question...
Il regarda le nom inscrit sur le mandat

-... Franck Moore. Gentil ou méchant ?

Franck cracha sa chique aux pieds de Red en guise de réponse.

- Ok, méchant.
Red l'empoigna et lui envoyé un coup de boule droit dans le nez, le mettant KO à nouveau.

Billy, qui avait fini par trouver une bouteille intacte, se tourna vers Red et John :

- On a fini ? On peut aller chercher notre argent ?

- Ouais, on peut, répondit Red qui venait de charger Franck sur ses épaules.

Ils sortirent du saloon, en les voyant, le mexicain qui avait traversé la vitre avec eux prit ses jambes à son cou.
Ils le regardèrent s'éloigner quelques secondes puis se dirigèrent vers le bureau du sheriff, sous l'oeil surpris et craintif de la population.
Billy, lança la bouteille qu'il venait de vider derrière lui et dit à ses compagnons:

- Et tout ça sans tirer un seul coup de feu. C'est beau quand c'est fait sans violence.

Partie 5


https://www.youtube.com/watch?v=8XDB7GMnbUQ

- Vous avez bien comprit les gars ? S'assura Red. On entre là dedans, on choppe cet Apache et on fout le camp. Il sait ou trouver les Threefingers. Pas de casse, pas de violence. En douceur.

- C'est noté, lui dit John.


Red enfonça la porte de la petite cabane d'un coup de pied. A l'intérieur, un vieillard occupé à s'allumer une pipe les regardé, étonné, puis leur désigna de la tête une fenêtre ouverte. Red s'y pencha et put voir une nuage de poussière se soulever au loin.
Ils sortirent de la maison en trombe, se mirent en selle et parti au galop à la poursuite de leur homme.
Le bruit des chevaux martelant le sol était assourdissant. Un grondement qui emplissait toute la vallée. Seuls les cris que lançaient les cavaliers pour pousser leurs montures venait rompre la monotonie de ce bruit. Autour d'eux, les quantités de sable soulevées rendaient l'air difficilement respirable. Ils avaient noué un foulard devant leur nez et leur bouche afin de les protéger de toute cette poussière. Les yeux froncés, ils filaient, tout droit, à une vitesse effarante.

Quelques centaines devant eux, Cochise Faucon Noir, monté sur un petit mustang, tentait tant bien que mal de les distancer. Ils savaient pourquoi ils le voulaient, il savait qu'il devrait parler, et il savait que s'il le faisait, les Threefingers le tueraient. Quasiment couché sur son cheval, il fendait l'ait, prêt à ne jamais s'arrêter. Il galoperait jusqu'en Californie s'il le devait. Heureusement pour lui, il arriva en vue de Daisy Town... et de sa gare.
Un train était en gare, et à en juger par le bruit et la fumée, il était sur le départ. Il donnait de grands coups de talons dans les côtes de son cheval. La pauvre bête donnait tout ce qu'elle avait. Il arriva en fin. Il se jeta à terre, et s'en perdre une seule seconde, sauta dans le train au moment ou celui ci démarrait.

Red et les Willis arrivèrent quelques minutes plus tard. Voyant le petit cheval en train de brouter quelques brins d'herbe sèche, ils comprirent que l'Apache avait changé de moyen de transport.

- Merde !

- Calme toi Red, lui dit Billy. Ce train vient de partir, il est encore lent, on peut toujours le rattraper si on traîne pas. Allez, on fonce.


Billy avait raison, en quelques minutes ils étaient revenu au niveau du train, mais déjà ils perdaient du terrain, il leur fallait agir vite.

- Et maintenant ? Cria John, essayant de se faire entendre dans tout ce vacarme. Les chevaux tiendront plus longtemps, et le train va nous laisser en plan dans peu de temps.

- J'y vais, répondit Red, on se retrouve à la gare suivante !

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

Sans répondre, Red dégagea son pied gauche de l'étrier et le posa sur la selle, il guida son cheval afin de le rapprocher des wagons, lâcha la bride, et sauta sur le train. Il se hissa sur le wagon sans difficulté. Il se retourna juste à temps pour voir disparaître les Willis qui avaient fait stopper leurs chevaux.


Red progressait dans les wagons sous le regard des passagers, intrigués par cet homme recouvert de poussière. Il s'appuyait sur les sièges de sa main gauche, il était difficile de garder l'équilibre dans ce train, il gardait la main droite posée sur la crosse de son arme, prêt à riposter.
Il avait déjà fait 3 wagons sans trouver la moindre trace de l'Apache. C'est alors qu'il entendit un petit martèlement sur le toit. Il leva les yeux et vit que de la poussière tombait du plafond. Quelqu'un remontait le train en courant sur le toit.
Ni une ni deux, il fit volte face et s'élança dans la même direction. Et moins de 2 minutes, il avait déjà atteint les wagons de marchandises. Celui dans lequel il se trouvait était entièrement vide et ses grandes portes coulissantes étaient ouvertes. Il s'arrêta un instant pour reprendre son souffle, juste à temps pour voir 2 jambes pendues dans le vide, en train d'essayer de trouver le sol du wagon. Il les saisit en ramena violemment leur propriétaire à l'intérieur.
Il l'empoigna par le col, maintenant son buste en dehors du wagon, à une distance dangereuse du sol qui filait à toute vitesse. De l'autre main, il pressait son arme sous le menton de l'homme. Il regardait droit dans les yeux terrifiés de Cochise Faucon Noir, qui jetait des regards à gauche et à droite, pour s'assurer que le sol du désert restait à bonne distance de lui.

- Parle ! lui hurla Red.

- Qu'est ce que vous voulez, balbutia Cochise.

- Tu sais très bien ce que je veux ! Continua Red en appuyant un peu plus sur son arme.

- Ils vont me tuer si je parle, pitié, supplia-t-il alors que de grosses larmes coulaient le long de ses tempes.

- Et je vais te tuer si tu te tais.

Il souleva l'homme, le ramena à l'intérieur, et, maintenant la pression avec son arme, le plaqua contre une paroi du wagon.

- Ok, je vais parler, je vais parler. Je dirai tout

- Parfait, mais dépêches toi avant que je perde patience.

- Voilà ce que je sais...



20 minutes plus tard, le train était à l'arrêt dans la gare d'une petite ville. Red et Cochise descendirent du train

- Maintenant, tu vas te tenir tranquille, et attendre avec moi, et pas de connerie, d'accord ?

- D'accord.

Ils s'assirent sur des caisses traînants sur le quai. Red guettait l'horizon.
Moins de 30 minutes plus tard, il vit se dessiner 2 silhouettes au loin. Les frères Willis, arrivaient au trot. De sa main gauche Billy menait le cheval de Red. Ils parcoururent les mètres restants, au petit galop, et Billy lança:

- La pèche a été bonne ?

Red tourna la tête vers Cochise :

- T'as même pas idée...

Episode Final.



https://www.youtube.com/watch?v=m6BQKFs3-VM

- "Qu'est ce que tu me dis ? Comment cet enfoiré sais que nous sommes là ?
- C'est l'Apache qui a parlé
- Merde ! Merde, merde et MERDE !"

Weakrope matraquait la table de son poing noir. Il était fou de colère, il savait qu'il aurait dut se débarrasser de ce maudit Apache, maintenant il était trop tard.

" -Si ce fils de pute veut venir je l'attends. Toi, tu vas chercher Pelford. Que ce Yankee ramène son cul à Coahuila. Je veux tout le monde disponible là bas. Ce Red est une épine qu'il va falloir enlever de notre pied. Et on en profitera pour venger le patron. Ce blanc bec n'a aucune chance."

La nervosité et la frustration se lisaient sur son visage barré d'une grande cicatrice.
Weakrope était un homme chanceux. Il s'était enfui de la plantation dans laquelle il récoltait du coton. Mais les contre-maîtres avaient eu vite fait de le rattraper, de passer une corde autour de son cou, et de le hisser à une branche. Ils l'avaient laissé là, en train de s'agiter, persuadés qu'il mourrait dans les minutes suivantes.
Alors qu'il commençait à perdre connaissance, la corde avait lâché. Il s'était retrouvé face contre terre, sa gorge le brûlait, la corde avait entamé sa chaire, laissant une marque indélébile sur sa peau. Tant bien que mal il s'était relevé et avait couru, le plus vite et le plus loin possible.
A présent il était à la tête d'un groupe d'anciens esclaves et avait à sa botte quelques mercenaires. Il avait récupéré le commandement lorsque Oscar Threefingers avait été tué par un certain... Red.


"- Vous vouliez me voir ?"

Robert Pelford, ancien Sergent de l'Armée de l'Union, reconverti en mercenaire au service de Weakrope. "La Terreur de Lee" était l'un des plus célèbre des soldats de l'Union... et des plus crains. On lui donnait tout un tas de surnoms, en disant long sur ses états de service : "L’égorgeur du Potomac", "Le Démon de la Wabash". Il avait été de tous les combats, sur tous les fronts. Agissant derrière les lignes ennemies, il semait la terreur et la mort chez les Confédérés.
On dit que 1500 d'entre eux avaient péris de sa main.

" -J'ai un petit problème. En ce moment, un mec se pointe pour me faire la peau. Seulement, ça me botte pas plus que ça. Donc tu vas aller me cueillir ce mec, vous réglez ça entre meurtriers, et tu reviens avec une bonne nouvelle à m'annoncer. Voilà 250 $, t'en auras autant quand j'aurai sa tête sous les yeux.
Il se dirige vers Demingtown, je veux pas qu'il en reparte. Compris ?

- Ce mec est déjà mort."

Pelford tourna les talons et disparu hors de la pièce. Le bruit d'un cheval lancé au galop se fit entendre quelques secondes plus tard.

" -Tu vas regretter d'être sorti de ton trou Red, tu vas regretter..."

https://www.youtube.com/watch?v=bHZz8gIF_I4
Indications : Les [...] marquent une pause. Arrêtez la lecture quelques secondes pour imaginer la scène et faire un peu monter la tension :thummup:

"-T'es celui qu'on appelle Red ?"

Pelford les attendait, planté au milieu de la rue de Demingtown, flanqué de 2 hommes de main.

"- Ouais. C'est moi, et je peux savoir à qui ai-je l'honneur ?

- Robert Pelford, mais on m'a souvent appelé...

- L'égorgeur du Potomac."

Billy avait prononcé ces mots sèchement, les yeux dans le vague.

" -Tiens, un admirateur secret, dit Pelford, arborant un petit sourire satisfait.

- Il est grand temps pour toi de crever salopard, cette fois ci, tu n'auras pas le temps de nous foutre un couteau sous la gorge. Sois un homme, et bas toi comme tel !"

Red, s'approcha de Billy, et lui glissa discrètement :

" -On s'en cogne de ce mec, on doit aller à Coahuila au plus vite !

- Cohauila est à 3km d'ici, vous pouvez y être en 10 minutes, même moins. Prends Johnny avec toi, et garde le en un seul morceau. Je vous rattrape."

Red et John rebroussèrent chemin pour aller chercher leurs chevaux tandis que Billy et Pelford se préparaient pour leur duel.

Un léger vent d'ouest s'était levé, soulevant de petits tourbillons de poussière au ras du sol. Billy cracha son mégot au sol et l'écrasa de la pointe de sa botte. Il ne quittait pas le regard de Pelford, fixant ses yeux dans les siens.
[...]

Billy fit 3 pas en avant, il planta ses pieds dans le sol, légèrement écarté. Il rabattit son manteau en arrière afin de dégainer son arme facilement. Il fit craquer ses doigts et jeta un coup d'oeil à Red et Johnny qui montaient en scelle.
[...]

Il prit une grande inspiration. Alors qu'il s’apprêtait à dégainer son Colt, Pelford fit signe à ses acolytes qui dégainèrent aussitôt. Le premier, un grand noir, eu à peine le temps d'atteindre la crosse de son revolver, qu'une balle lui traversa la gorge. Le second, sans doute un ancien soldat, tira 2 coups de feu qui frôlent la joue et l'épaule de Billy.
Celui-ci répliqua. Il ouvrit le feu à 3 reprises, la première balle pulvérisa le genoux de l'homme de main. Et, alors qu'il s’effondrait, les 2 autres vinrent lui percer la poitrine.

Billy aperçu à peine Pelford quand celui ci, reculé derrière ses hommes, le mit en joue. Il pointa son revolver sur lui, mais Pelford ouvrit le feu en premier.
Le visage de Billy se figea quand la balle lui transperça le corps. Il s'effondra à genoux sur le sol, luttant pour ne pas s'écrouler. Ses bras tremblaient, presque incapables de soutenir son poids. Un filet de sang s'écoulait de sa bouche tandis qu'une tache carmin s'étendait sur sa chemise.

Pelford s’avançait, riant à gorge déployé. Il applaudissait.

" -Bravo ! Magnifique ! Monsieur le héros joue très bien... la mort"

Billy, puisant dans ses dernières réserves, se relevait péniblement.

" -Et tu vas faire quoi maintenant Cowboy, suffit que je te souffle dessus pour que tu crèves. T'es bon pour l'enfer mon gars !"

Billy titubait, ses yeux sans vie se posèrent sur Pelford, il n(était plus qu'à quelques dizaines de centimètres de ce dernier qui ricanait. Faisant appel à la moindre des forces qu'il lui restait, Billy poussa un hurlement de rage et fit un bond vers son adversaire :

" -Je vais pas y aller seul, tu viens avec moi !"

Ne s'étant douté de rien, et avant même de comprendre ce qu'il lui arrivait, Pelford se retrouva avec un couteau planté sous le menton. La lame avait traversé une bonne partie du crâne et la pointe ressortait légèrement au dessus du nez. Il hoqueta, cracha un peu de sang, tituba en arrière, et s'effondra.

Billy tourna la tête, offrant un dernier regard à son frère qui avait été témoin de la scène depuis une colline à 150m de là. Puis il s'effondra.Un sang épais, presque noir se répandait sur le sol.


https://www.youtube.com/watch?v=sQO4rY18U84

Johnny voulu se précipiter pour aider son frère, mais il était trop tard, et Red le savait. Il le retint :

" -Pas maintenant John ! C'est trop tard ! Le responsable se terre à 3km d'ici, focalise ta colère sur lui ! Mais me lâche pas, pas maintenant ! Fais le pour Billy !"

Il lança son cheval au galop, Red le talonnait, faisant tout son possible pour ne pas être semé. Ils arrivèrent à Coahuila en quelques minutes. Une demi douzaine de mercenaires des Threefingers discutaient à l'entrée de la ville. Johnny descendit de son cheval, attrapa sa Henry et les abattit les uns après les autres.

Red, toujours derrière lui, ouvrit le feu pour éliminer 3 bandits noirs qui sortaient en toute hâte d'une maison.
D'autres arrivèrent en renfort. La fusillade dura 2 ou 3 minutes. Puis, quand ils les eurent tous abattus, John et Red se dirigèrent vers la planque de Weakrope.

Johnny l'enfonça d'un coup de pied, le garde fut bousculé. John lui appuya le canon de son Colt sur le front et pressa la détente, aspergeant les murs de sang et de cervelle.
Il s'approcha d'un Weakrope terrifié qui levait les mains en l'air :

" -Je me rends, c'est bon les gars, on arrête là, je fais plus de connerie, ok ?

- T'en a déjà fait une de trop enfoiré !"

John se tourna vers Red. Celui ci comprit. Il quitta la maison, referma la porte derrière lui et s'alluma une cigarette. Pendant plusieurs minutes il put entendre des hurlements de douleurs. Un coup de feu y mit subitement fin.
John sorti de la maison à son tour.

" -Et maintenant ? Demanda Red

- On va le chercher avant que les vautours le bouffent."


Ce jour là, alors qu'il transportait le corps de son ami, personne ne vit les larmes qui s'écoulaient doucement le long des joues de Red, et personne n'en reverrait jamais.


Et les gens, partout sur son passage demanderaient
" Qui est cet homme qui ne pleure ni ne rit jamais ?"

Alors on leur répondrait
" Sans doute une âme en peine, un de ces pauvres hères comme il y en a des millions dans ce bas monde."

Mais quelqu'un, de plus avisé que les autres dira:

" Non, il est le plus grand, jamais il ne rit ni ne pleure, il ne ressent ni la tristesse, ni la pitié...
Son nom est Red."

Spoiler:

Gérard Bouchard

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Date d'inscription : 01/07/2013

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